L'amour du Christ : le malfaiteur mourant

« …au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Galates 2:20).

Il nous est difficile de comprendre la noirceur du jour où un malfaiteur, après son réveil (s'il avait dormi) était conduit au Calvaire et cloué sur une croix de bois. Il était submergé par la terreur dans son esprit, la douleur et l'agonie qu'il ressentait dans son corps, et l'amère solitude et le regret qu'il éprouvait dans son cœur. S'il y avait un homme qui savait ce que c'était que d'être perdu, c'était bien lui. Il dût être troublé par la réaction des foules. Et la concentration méchante sur la personne qui occupait la croix centrale, si proche de la sienne. Il semble que, même mort, il se soit joint à l'autre malfaiteur dans le concert d'injures adressées au Seigneur. Il a même commencé à penser que si Jésus était le Christ, il pourrait utiliser son pouvoir pour transformer la scène et supprimer le jugement dont il faisait l'objet.

Le Seigneur n'a jamais répondu au venin collectif de blasphèmes et de moqueries que les passants, les chefs religieux, les scribes, les anciens et les soldats ont déversé sur Lui. Il a demandé à Son Père de pardonner et a veillé à ce que Sa mère soit protégée et aimée. Son agonie sainte et silencieuse n'a eu aucun effet sur ceux qui le haïssaient, mais elle a touché le malfaiteur mourant. Son esprit a été touché par la souffrance silencieuse du Fils de Dieu. Alors que toutes les voix criaient à la destruction du Christ, une voix a témoigné de Sa perfection : « celui-ci n'a rien fait qui ne se dût faire » (Luc 23:41). Le malfaiteur a reconnu son péché et celui de son compagnon d'infortune. Il a accepté sa responsabilité pour les conséquences de ses actes.

À Césarée de Philippe, Pierre confesse au Seigneur : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », et Jésus lui répondit : « Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t'ont pas révélé [cela], mais mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 16:13-20). Dans toute l'obscurité du Calvaire et dans le rejet total qui entourait le Seigneur, le Père a veillé à ce qu'il y ait une réponse à Son Fils dans le cœur d'un homme mourant. L'homme a exprimé son profond besoin du Sauveur et a témoigné de sa gloire : « Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume » (verset 42). Pilate a écrit, sans jamais le comprendre, un titre qui disait : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs » (Jean 19:19). Le malfaiteur l'a compris et en a témoigné.

Alors que le Sauveur mourait pour le monde, Il a ramené une brebis perdue à la maison : « En vérité, je te dis : Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (verset 43). Le Seigneur a assuré l'homme : « En vérité, je te dis ». C'était pour bientôt, « Aujourd'hui ». Et le Seigneur n'a pas seulement promis le paradis, mais qu'il serait avec son Sauveur dans le paradis. Le Seigneur avait prié avant le Calvaire : « Père, je veux, quant à ceux que tu m'as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, que tu m'as donnée ; car tu m'as aimé avant la fondation du monde » (Jean 17:24). Le malfaiteur mourant n'a pas eu l'occasion de vivre une vie pour le Seigneur. Mais son témoignage éternel est celui de l'amour du Christ. Nous n'avons pas de meilleure image de la distance que l'amour du Christ franchit. En cet homme, nous voyons la merveille de ce que Paul écrira des années plus tard : le « Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi ». Par la grâce de Dieu, nous avons la possibilité de vivre pour le Seigneur, qui nous a tant aimés. Le malfaiteur mourant nous rappelle continuellement de répondre à l'amour qui seul amènera chacun des rachetés dans la maison du Père.

Gordon D Kell