Les miséricordieux

« …bienheureux les miséricordieux, car c'est à eux que miséricorde sera faite » (Matthieu 5:7).

La miséricorde est une réponse pratique au besoin d'autrui. Le coût est supporté par la personne qui fait preuve de miséricorde. Il faut aussi qu'il y ait une volonté de recevoir la bonté offerte. La vraie miséricorde recherche le bien d'autrui. La miséricorde de Dieu trouve sa source dans Son amour : « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (vous êtes sauvés par la grâce) » (Éphésiens 2:4-5).

Cette relation avec l'amour est significative. Un docteur de la loi a posé au Seigneur la question suivante : « Maître, quel est le grand commandement dans la loi ? Et il lui dit : «Tu aimeras le ∗Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée» C'est là le grand et premier commandement. Et le second lui est semblable : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même». De ces deux commandements dépendent la loi tout entière et les prophètes » (Matthieu 22:37-40). Je pense que Jésus a cité le deuxième commandement pour interpeller le cœur de l'auteur de la question. Notre comportement envers les autres est une mesure de notre amour pour Dieu. Le docteur de la loi posait simplement une question académique. Le Seigneur décrivait Sa vie.

Le ministère du Seigneur était caractérisé par la miséricorde. Il a fait preuve de miséricorde envers les personnes au cœur brisé, les aveugles, les sourds, les muets, les estropiés, les boiteux, les malades, les effrayés et les désespérés, et Il a même vaincu la mort. Elle a été établie dans l'amour et la grâce. Mais le temps vint, selon les mots du Psaume 69:20, où le Seigneur Jésus connut l'opprobre qui lui brisa le cœur, et Il put dire : « L'opprobre m'a brisé le cœur, et je suis accablé ; et j'ai attendu que [quelqu'un] eût compassion [de moi], mais il n'y a eu personne,… et des consolateurs, mais je n'en ai pas trouvé ». Celui dont la miséricorde a assuré notre salut n'a pas été soulagé des souffrances qu'Il a endurées. Aujourd'hui, dans la gloire de la résurrection, Son ministère de miséricorde se poursuit. Il est notre Souverain Sacrificateur miséricordieux et fidèle (Hébreux 2:17), capable de nous venir en aide en cas de besoin, avec un cœur qui comprend nos souffrances et peut les soulager :

« …car nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos infirmités, mais [nous en avons un qui a été] tenté en toutes choses comme nous, à part le péché. Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour [avoir du] secours au moment opportun » (Hébreux 4:15-16).

Dans le Nouveau Testament, la miséricorde est une chose que nous recevons de Dieu en abondance. Mais en recevant une telle miséricorde, Il nous oblige à la manifester. Le verset d'aujourd'hui établit que nous devons être miséricordieux. L'épître aux Romains nous rappelle qu'il faut faire preuve de miséricorde joyeusement (Romains 12:8). Et Jacques écrit que la sagesse d'en haut est pleine de miséricorde (Jacques 3:17). En substance, nous sommes encouragés à faire preuve de miséricorde avec empressement, avec joie et en abondance.

En Luc 10, après avoir raconté l'histoire du bon Samaritain, le Seigneur a demandé au docteur de la loi quelle était la personne la plus proche de l'homme tombé au milieu des voleurs. Le docteur de la loi répondit : « C'est celui qui a usé de miséricorde envers lui ». Jésus lui dit alors : « Va, et toi fais de même ». Le Seigneur ne se contentait pas d'interpeller le docteur de la loi. Il s'adressait à moi.

Gordon D Kell