Venez à l'écart

« Et il leur dit : Venez à l'écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu » (Marc 6:31).

Au début du chapitre 6 de l'évangile de Marc, le Seigneur a envoyé Ses douze disciples deux par deux en mission de prédication et de guérison. Plus tard dans le chapitre (verset 30), ils reviennent et racontent au Seigneur ce qu'ils ont fait. C'est alors que le Seigneur leur dit : « Venez à l'écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu ». Dans ce verset, le Seigneur décrit Son souci de nous voir intégrer dans nos vies des temps de réflexion et de repos qui nous redonnent de l'énergie pour continuer à le servir plus efficacement.

Le Seigneur a envoyé Ses disciples deux par deux. Dans le service de Dieu, la communion est vitale. Nous devons nous compléter mutuellement dans notre service et utiliser nos capacités et nos dons en harmonie. Les capacités naturelles comprennent, entre autres, les qualités de direction, de force, de résolution de problèmes ainsi que l’amabilité. Ces capacités doivent être sanctifiées et placées sous la tutelle de Christ. C'est ainsi que les aptitudes naturelles peuvent être utilisées spirituellement. Nous avons également des dons spirituels qui nous sont donnés pour remplir notre rôle dans le corps de Christ. Les deux doivent être utilisés de manière désintéressée pour glorifier Dieu en diffusant l'Évangile et en construisant le peuple de Dieu. L'autre avantage de servir ensemble est que nous partageons la charge de travail. Cela demande de la grâce et de l'humilité. Parfois, dans le service de Dieu, nous pouvons garder jalousement ce que nous considérons comme notre service et ne pas vouloir inclure les autres. D'un autre côté, nous pouvons nous sentir surchargés et aimer que d'autres nous aident, mais le soutien n'est pas au rendez-vous.

Le Seigneur nous enseigne qu'il est nécessaire, dans le cadre du service spirituel, de s'arrêter pour considérer le travail dans lequel nous sommes impliqués, de réfléchir à ce que nous avons fait et de rechercher Ses conseils et Sa bénédiction. Aujourd'hui, le mot « permission » est d'usage courant. Il signifie « congé ». C'est un mot que j'ai entendu pour la première fois en tant que jeune chrétien pour décrire l'époque où les missionnaires retournaient dans leur pays pour une certaine période. Les universités britanniques ont des congés sabbatiques : tous les sept ans, un professeur se voit accorder une année pour poursuivre d'autres études, écrire ou voyager. Le terme « sabbatique » provient de Lévitique 25, dans lequel Dieu a veillé à ce que la terre se repose. Nous parlons encore de jachère lorsque la terre n'est pas cultivée mais qu'elle se repose avant d'être réutilisée. Dieu Lui-même se repose après Son œuvre de création. La réflexion et le repos ne sont pas improductifs, mais essentiels à une croissance spirituelle saine et à un service fructueux.

Si nous n'intégrons pas ce principe de réflexion spirituelle et de repos menant au rajeunissement, nous souffrons. Notre service peut devenir stérile et nous pouvons nous retrouver poussés par le devoir et non par l'amour. Si nos journées sont remplies d'une frénésie d'activités, nous nous épuiserons, le fardeau que nous portons deviendra trop lourd pour nous et nous risquons de nous effondrer. Il existe un lien essentiel entre le verset 1 du Psaume 23 et les versets 2 et 3. David ne manquait de rien parce que le Seigneur lui avait appris à se reposer et à boire près des eaux tranquilles. C'était la base pour être revigoré, restauré et pour être conduit dans les sentiers de justice. Il dut apprendre à se tenir tranquille pour savoir comment être actif. Puissions-nous écouter l'invitation du Seigneur et prendre le temps de venir à l'écart dans un lieu désert et se reposer un peu. Puissions-nous aussi découvrir, dans une expérience quotidienne de la paix de Sa présence, nos fardeaux allégés, notre vision recentrée, nos esprits rafraîchis et restaurés afin que nous puissions mieux servir le Sauveur dans une heureuse communion.

Gordon D Kell