La prédication dans une grange

« Ceux donc qui avaient été dispersés allaient çà et là, annonçant la parole » (Actes 8:4).

Un évangéliste circulait à bicyclette entre deux villages, et il faisait très chaud. Alors qu'il roulait, il aperçut une grande grange dans un champ le long de la route qu'il empruntait. Pour une raison quelconque, il a ressenti le besoin de prêcher l'Évangile dans la grange. C’était une journée chaude, il était fatigué et son esprit lui jouait un mauvais tour. Il continua ainsi son chemin. Au fur et à mesure qu'il avançait, la grange restait en vue et l'envie de prêcher dans cette grange devenait plus forte. Enfin, il descendit de son vélo, traversa le champ et entra dans la grange. Comme dans la plupart des granges, il y avait beaucoup de foin et personne. Mais pour satisfaire son envie de prêcher, il se plaça au milieu du bâtiment et cria à tue-tête : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3:16). Puis il quitta la grange, remonta sur son vélo et poursuivit sa route.

Quelques mois plus tard, il prêchait dans une église locale. Il raconta son expérience dans la grange et a dit à ses auditeurs qu'il ne comprenait pas pourquoi il avait l'impression que Dieu l'avait conduit à aller là et à crier Jean 3:16. Après la réunion, il découvrit pourquoi. Un jeune homme s’approcha de lui et lui serra chaleureusement la main. Il lui expliqua qu'il travaillait près de la grange dont l'évangéliste avait parlé. Par cette chaude journée, il avait fait une sieste dans le foin. Il fut réveillé par les paroles de Jean 3:16. L'orateur avait disparu, mais en plus de se réveiller de son sommeil, il s'était réveillé spirituellement et avait rapidement ouvert son cœur au Seigneur.

Cet incident nous donne un aperçu de la manière dont, dans la banalité d'un voyage, Dieu peut faire quelque chose de remarquable et nous conduire à l'endroit précis où Il veut que nous soyons. La plupart du temps, ce n'est pas une contrainte qui nous pousse à visiter une grange : ce sera probablement dans des circonstances très banales. Nous avons grandi avec des réunions formelles au cours desquelles l'Évangile est communiqué, et Dieu continue de bénir ce ministère. Mais j'ai été à nouveau frappé par le fait que le ministère du Christ et des apôtres s'est si souvent accompli en s'engageant activement auprès de personnes de tous horizons et dans toutes les circonstances de la vie. Le Seigneur a cherché et trouvé des mendiants et des chefs de synagogue. Il était présent dans la joie d'un mariage et dans la tristesse d'un enterrement. Il était à l'intérieur des maisons et à l'extérieur, dans les champs. Le Seigneur Jésus était sensible à tous les besoins. Cette même grâce était évidente dans l'Église primitive et, de manière frappante, même la persécution n'a jamais freiné l'Évangile, mais a seulement servi à assurer son expansion.

Souvent, nous recherchons un ministère particulier et négligeons les opportunités offertes par la vie quotidienne. Un chrétien a dit un jour à un évangéliste qu'il aimerait être évangéliste. L'évangéliste lui a demandé quel était son métier et l'homme lui a répondu qu'il tenait un stand au marché. L'évangéliste lui a alors demandé combien de personnes visitaient son stand ; l'homme lui a expliqué qu'il avait beaucoup de clients chaque jour. L'évangéliste répondit qu'il lui semblait que son ami avait déjà une chaire : il n'avait qu'à l'utiliser ! Cela nous interpelle tous. Et peut-être plus que jamais dans les circonstances actuelles, Dieu voudrait nous conduire vers ceux dont Il veut ouvrir le cœur au Sauveur : « Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant la parole par les signes qui l'accompagnaient » (Marc 16:20).

Gordon D Kell