La foi pour bénir et la foi pour adorer

« Par la foi, Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph, et adora, [appuyé] sur le bout de son bâton »
(Hébreux 11:21).

La foi de bénir est mentionnée à la fois pour Isaac et pour Jacob dans les versets 20 et 21. Il s'agit là d'un bel aspect du pouvoir de la foi. C'est une chose d'être béni et une autre d'être une bénédiction. Jacob, jeune homme, voulait être béni. Il a trompé son frère aîné en lui retirant son droit d'aînesse et sa mère l'a encouragé à tromper Isaac pour qu'il le bénisse avant Ésaü. En conséquence, il dut s'enfuir de chez lui par crainte d'Ésaü. Cette nuit-là, alors qu'il dormait à Béthel, Dieu lui apparut dans un rêve remarquable et lui promit d'être avec lui et de le ramener sain et sauf à la maison. Jacob passa les vingt années difficiles qui suivirent dans la maison de Laban avant d'entreprendre le voyage de retour. La nuit précédant sa nouvelle rencontre avec Ésaü, il se retrouva seul avec Dieu à Peniel. Il lutta avec l'ange de Dieu et finit par le supplier de le bénir. Dieu lui donna un nouveau nom, Israël, et le bénit. Jacob eut la foi de demander à Dieu de le bénir et, pendant le reste de sa vie, il devint une bénédiction pour les autres. Il bénit Ésaü, il bénit Pharaon, il bénit ses fils et il bénit ses petits-enfants. Sa vie est passée de l'égoïsme à l'altruisme.

Dieu nous bénit et veut faire de nous une bénédiction pour les autres. Un jour, je me suis retrouvé au milieu de la mer de Galilée dans un bateau avec un groupe de catholiques romains qui m'avaient gentiment laissé partager leur voyage. Avant que nous ne regagnions le rivage, le prêtre a parlé du Jourdain. Il a expliqué que le fleuve se jetait dans la mer de Galilée et finalement dans la mer Morte. Il a comparé la mer de Galilée et ses environs fertiles à une bénédiction et à un écoulement de cette bénédiction. Mais, a-t-il dit, l'écoulement s'est arrêté à la mer Morte. Il nous a ensuite posé une question simple : « Quel genre de chrétiens sommes-nous ? La bénédiction coule-t-elle de nous ou s'arrête-t-elle simplement à nous ? » Je n'ai jamais oublié sa brève prise de parole. Dieu nous bénit par la foi, et nous avons besoin de la foi pour être une bénédiction pour les autres. Pensez aux expériences que nous avons de la bonté de Dieu. Pensez à la façon dont nous avons l'occasion de transmettre la bénédiction de Dieu aux autres en partageant l'Évangile et par des paroles et des actions de gentillesse, de sympathie et d'attention.

Jacob avait la foi pour bénir les autres et la foi pour adorer (verset 21). Nous ne sommes pas seulement appelés à bénir nos compagnons dans la foi et nos voisins, mais aussi à être des adorateurs. Jésus a expliqué à la femme du puits de Sichar en Jean 4 que le Père cherche des adorateurs (verset 23). Nous aurions pu penser qu'Enoch, Noé, Abraham et Isaac étaient de grands adorateurs. Bien sûr, ils l'étaient. Mais Dieu choisit Jacob, l'homme transformé, qui pouvait parler de Dieu comme du « Dieu qui a été mon berger depuis que je suis jusqu'à ce jour » (Genèse 48:15), comme d'un adorateur. Jacob qui, jeune homme, avait si mal compris le caractère de Dieu, eut plus tard une compréhension si profonde de Sa grâce. Après Peniel (la face de Dieu), Jacob boitait. C'est un rappel constant du jour où il a rencontré Dieu et où Dieu l'a béni. Il devint l'homme qui construisit des autels pour adorer Dieu et qui termina ses jours comme un adorateur. Les vrais hommes et femmes de foi sont de vrais adorateurs. Si nous ne prenons pas le temps d'adorer Dieu, nous ne pourrons jamais vraiment le servir. Servir Dieu est, bien sûr, très important, mais cela commence par le fait de venir en Sa présence dans la foi pour l'adorer.

Gordon D Kell