La petite voix tranquille

« …ne t'irrite pas, au moins pour faire le mal »
(Psaume 37:8).

Lorsque j'étais enfant, ma mère et ma grand-mère me disaient souvent : « Ne t'inquiète pas ». J'ai grandi en sachant instinctivement ce que cela signifiait : « Ne vous inquiétez pas, tout ira bien ». Le mot « inquiétude » a deux significations : être toujours anxieux et user progressivement quelque chose. C'est un mot puissant. L'inquiétude peut ronger notre vie et nous priver de paix et d'énergie. Nous nous encourageons les uns les autres dans des circonstances difficiles, mais la réalité est que nous sommes souvent dépassés par les situations, et que certaines d'entre elles ne changent pas. Alors, comment faire face à l'inquiétude et à l'anxiété épuisantes ? Est-il trop simple de dire : « Ne vous inquiétez pas, tout ira bien » ? Cela dépend de la personne qui le dit.

Lorsque nous sommes enfants et que nous avons un accident ou que les choses vont mal, nous nous adressons à ceux qui nous aiment pour qu'ils remédient à la situation. Mais parfois, nous cachons le problème, par sentiment d'échec, de culpabilité ou d'indépendance. En tant que chrétiens, nous pouvons suivre les mêmes schémas de comportement. Nous nous adressons avec foi au Seigneur, ou bien nous portons nos fardeaux. Un ami très cher est parti avec son oncle, un homme qui m'a beaucoup appris sur la vie chrétienne, pour rendre visite à des parents en Norvège. Pendant le vol, il dit à son oncle qu'il n'avait pas pu dormir la nuit précédente et qu'il avait essayé de compter les moutons. Son oncle lui a répondu : « La prochaine fois que tu n'arrives pas à dormir, ne compte pas les moutons, parle au berger ». Il n'a pas dit cela simplement parce que c'était une façon accrocheuse de se rappeler notre besoin de nous tourner vers le Seigneur dans la prière. Il l'a dit parce qu'il y croyait. C'était un homme qui avait appris, non seulement à demander des choses à Dieu, mais aussi à marcher avec satisfaction en communion avec le Seigneur.

Les fardeaux se présentent sous deux formes : ceux que le Seigneur nous demande de porter et ceux que nous choisissons de porter. Nous apprenons à les distinguer et à les gérer en présence de Dieu. Le Seigneur nous a dit en termes clairs de ne pas nous inquiéter, mais de rejeter tous nos soucis sur Lui (1 Pierre 5:7). Il faut une vraie foi pour faire cela. Sans nous en rendre compte, nous nous adressons souvent à Dieu selon nos propres termes et avec nos propres attentes quant à ce que nous voulons qu'Il fasse. Nous nous concentrons sur le problème qui nous blesse, alors que Dieu veut que nous nous concentrions sur Lui – le Dieu qui nous guérit (Exode 15:26). Ce faisant, tout le reste se met en place.

Elie nous aide à comprendre comment ne pas nous inquiéter. Le prophète avait témoigné avec tant de force de la puissance de Dieu. Mais, en 1 Rois 19:11-13, il se tient devant Dieu, plein de désespoir et de solitude. Dieu a envoyé un grand vent impétueux, un tremblement de terre et un feu. C'est dans de telles démonstrations de puissance qu'Élie s'attendait à trouver Dieu. Mais le Seigneur n'était ni dans le vent, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu. Et dans le calme qui suivit, il entendit une petite voix douce, subtile.

Je ne cesse de m'étonner de la façon dont le Seigneur révèle Sa toute-puissance dans l'immobilité et la petitesse. Il tient ce monde minuscule dans l'immensité de l'univers. Le Seigneur Jésus est entré dans ce monde qu'Il a créé et a déployé Sa puissance surnaturelle pour démontrer qui Il était. Cela a conduit à la pleine révélation de l'amour, de la miséricorde et de la grâce de Dieu dans Sa mort au Calvaire et Sa glorieuse résurrection. C'est par la souffrance et le sacrifice que le Seigneur Jésus manifeste le cœur de Dieu. Il l'a fait pour nous amener à Lui et pour que nous trouvions en Lui toutes les ressources. Nous regardons les problèmes et voulons faire l'expérience de l'intervention puissante de Dieu au moment où nous en avons besoin. La réponse que nous attendons se trouve dans la proximité, la paix et la puissance de Sa présence et dans l'écoute de Sa voix transformatrice qui dit : « Ne vous inquiétez pas ».

Gordon D Kell