Néhémie, la foi contagieuse

« Et je leur dis : Vous voyez la misère dans laquelle nous sommes, que Jérusalem est dévastée et que ses portes sont brûlées par le feu. Venez et bâtissons la muraille de Jérusalem, afin que nous ne soyons plus dans l'opprobre. Et je leur racontai comment la main de mon Dieu avait été bonne sur moi, et aussi les paroles du roi qu'il m'avait dites. Et ils dirent : Levons-nous et bâtissons. Et ils fortifièrent leurs mains pour bien faire » (Néhémie 2:17-18).

Dieu agit souvent dans le cœur d'une seule personne, mais ce faisant, Il enflamme le cœur de beaucoup d'autres. Lorsque ma fille Anna était très jeune, j'avais l'habitude de lui lire les fables d’Ésope. L'une d'entre elles parlait d'un chat très efficace pour attraper les souris. Les souris eurent une longue discussion sur la façon de traiter le chat. À la fin, une souris proposa de placer une clochette autour du cou du chat pour qu'elles sachent quand il s'approchait et qu'elles puissent se cacher. Toutes les souris trouvèrent cette idée géniale. Mais l'une d'entre elles demanda qui mettrait la clochette autour du cou du chat. Tout le monde se tut. Le plan ne fut jamais mis en œuvre et toutes les souris finirent par mourir.

Néhémie n'était pas une souris. C'était un homme de foi courageux. La tâche qui l'attendait ne le découragea pas. Il commença sa conversation avec le roi Artaxerxès avec la peur au cœur, mais ce n'est pas ainsi qu’elle se termina. Il demanda au roi tout ce dont il avait besoin : le temps, l'autorité et toutes les ressources. En Daniel 1:9, Dieu fit entrer Daniel dans la faveur et la bonne volonté du chef des eunuques. Dans le passage d'aujourd'hui, le roi Artaxerxès et sa reine étaient impatients de savoir combien de temps Néhémie serait absent. Il est évident que cet homme, qui a si bien servi Dieu par sa fidélité, s'était attiré les faveurs du monarque. Ne sous-estimons jamais la valeur de vivre avec Christ dans nos professions, aussi banales qu'elles puissent paraître.

Je me demande ce que Néhémie ressentit lorsqu'il vit sa Jérusalem bien-aimée en ruines. Je soupçonne qu’il pleura sur la ville, comme le Seigneur le fit bien des années plus tard. Mais c'était un homme de vision, et je soupçonne aussi qu'il vit dans son esprit et dans son cœur une ville reconstruite à la gloire de Dieu et à la bénédiction de Son peuple. Néhémie ne se précipita pas pour annoncer la bonne nouvelle au peuple. Il attendit. Néhémie commenca par s'imprégner de l'ampleur de la destruction des murailles. Il en avait entendu parler par ses frères, mais il constate maintenant par lui-même l'ampleur des dégâts. La foi ne sous-estime pas les défis auxquels elle est confrontée. Elle compte les coûts et se met au travail.

Ce n'est qu'après avoir examiné de nuit les ruines des murailles de Jérusalem que Néhémie s'adressa au peuple. Il commence par le commencement : « Vous voyez la misère dans laquelle nous sommes, que Jérusalem est dévastée et que ses portes sont brûlées par le feu. Venez et bâtissons la muraille de Jérusalem, afin que nous ne soyons plus dans l'opprobre ». Il leur parla de la main de Dieu qui fut bienveillante à son égard, ainsi que de ce que le roi lui dit. La foi de Néhémie est contagieuse. Le peuple répond immédiatement à son appel : « Levons-nous et bâtissons ». C'est ainsi que le travail commença.

Il suffisait d'un cœur pour répondre à Dieu par une foi courageuse. Notre faiblesse n'est jamais un obstacle à la puissance de Dieu ; elle est le moyen par lequel elle se manifeste. La foi de Néhémie fut consignée pour que nous puissions en apprendre. « Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance » (Romains 15:4).

Gordon D Kell