La sagesse d'en haut

« Mais la sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite paisible, modérée, traitable, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie. Or le fruit de la justice, dans la paix, se sème pour ceux qui procurent la paix » (Jacques 3:17-18).

Jacques ne mâche pas ses mots lorsqu'il met en évidence le mal causé par l'absence de contrôle de nos paroles. Il commence son discours sur « la langue » en Jacques 3:1-12 en s'adressant aux chefs spirituels. Il explique que les enseignants de la parole de Dieu devront rendre compte de la cohérence de leurs paroles et de leurs actions. Il précise ensuite que tous les chrétiens sont responsables de ce qu'ils disent. Jacques était très conscient de la facilité avec laquelle il est possible de dire une mauvaise chose ou d'être mal compris : « Si quelqu'un ne faillit pas en paroles, celui-là est un homme parfait, capable de tenir aussi tout le corps en bride » (Jacques 3:2). Combien de fois ai-je dû me dire : « J'aurais préféré ne pas dire cela » ou « Je ne voulais pas dire cela ». Samuel est l'un des rares hommes de la Bible à avoir su contrôler sa langue ; il n'a laissé « tomber à terre aucune de ses paroles » (1 Samuel 3:19).

Jacques nous avertit que, bien que la langue soit petite, elle est capable de faire énormément de mal. Il utilise l'illustration puissante de la façon dont une petite flamme peut déclencher un grand feu de forêt (Jacques 3:5) pour décrire le pouvoir destructeur d'une parole incontrôlée et la nature empoisonnée de la calomnie et des commérages. La façon dont Jacques souligne l'hypocrisie qui consiste à chanter les louanges de Dieu et à employer un langage magnifique dans la prière, puis à utiliser ce langage pour rabaisser et endommager les autres croyants (3:9-12) fait particulièrement réfléchir. En outre, il commente l'amertume de l'envie et de la recherche de soi, ainsi que la confusion et le mal qui en résultent (3:14-16). Les propos tenus au niveau national et international au nom de la religion et de la politique causent tant de dégâts. Et un tort énorme est également causé par ce qui est dit localement, dans les familles et au sein du peuple de Dieu. C'est un danger réel et présent.

Mais Jacques ne se contente pas de condamner ce qui ne va pas : il décrit la sagesse d'en haut comme étant le remède. La description que fait Jacques de la sagesse d'en haut est d'une grande sérénité. La sagesse comporte deux aspects : la compréhension et l'application. La parole de Dieu fournit les deux. Au verset 17, Jacques utilise un mot pour décrire le caractère de la sagesse, puis il en décrit l'application. Sa description commence par la pureté de la sagesse. Nous vivons dans un monde impur. La sagesse d'en haut est pure et stimule notre sainteté. Elle est pacifique, favorise l'harmonie et encourage la douceur de Christ en nous. La sagesse d'en haut nous apprend à ne pas toujours vouloir notre propre chemin, mais à penser aux autres. Elle est pleine de miséricorde et cherche activement à répondre aux besoins des autres. Cette sagesse est féconde, signe de la vie en Christ et fruit de l'Esprit. Elle ne favorise pas les autres en fonction de leur position ou de leurs relations ; elle n'a pas deux poids, deux mesures. Jacques décrit les actions de ceux qui font la paix comme une semence qui produit le fruit de la justice.

Jacques expose impitoyablement les dangers d'une langue indisciplinée et nous présente ensuite le ministère calme, puissant et guérisseur qui consiste à vivre à la lumière de la sagesse de Dieu. Cela vient d'en haut, et c'est là que nous devons commencer à regarder chaque jour.

Gordon D Kell