La paix d'Anne

« [Anne] s'en alla son chemin ; et elle mangea, et elle n'eut plus le même visage » (1 Samuel 1:18).

Eli était le souverain sacrificateur du temps d'Anne. Il connut un échec tragique, et ses fils étaient les hommes les plus corrompus. Paul nous rappelle dans 1 Timothée 3:4-5 que quiconque ne conduisait pas bien sa propre maison ne devait pas avoir un rôle de surveillant dans la maison de Dieu. Eli fut jugé par Dieu pour son échec en tant que père et souverain sacrificateur (1 Samuel 3:12-14). Il occupait le poste spirituel le plus élevé du royaume, mais manquait totalement de discernement spirituel. Il a complètement mal interprété la détresse d'Anne. Et, ce faisant, il en a rajouté. Le comportement de Dieu est souvent mal compris, même par ceux qui sont en position de mieux savoir. Ce sont les souverains sacrificateurs et les scribes qui ont jugé et finalement crucifié le Seigneur de gloire. Nous ne devrions pas être surpris si, en étant fidèles au Seigneur Jésus, nous subissons des critiques et même des persécutions.

Anne s'est défendue d'une manière très touchante, expliquant qu'elle « épanchait » son âme devant le Seigneur (v.15). Dans 1 Pierre 5:6-7, nous lisons : Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève quand le temps sera venu, rejetant sur lui tout votre souci, car il a soin de vous ». Anne devait apprendre à quel point cela était vrai, et nous pouvons en faire autant. Les mots d'Hébreux 4:16 nous encouragent à nous approcher « avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour [avoir du] secours au moment opportun ». Dieu répond à ceux qui s'approchent de Lui avec une foi simple, apportant leurs besoins à Celui qui non seulement peut y répondre, mais veut le faire.

Une fois qu'Eli eut compris la véritable situation, il renvoya Anne en paix. A la fin de sa prière, elle rentra chez elle en paix. Elle mangea et ne fut plus triste. Anne est une illustration remarquable, dans l'Ancien Testament, de ce que Paul écrit dans Philippiens 4:6-7 : « ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces ; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le christ Jésus ». La vraie prière mène à la vraie paix. Et il y a un moment où il faut arrêter de prier et remettre les choses au Seigneur dans la foi.

Dieu allait transformer la vie d'Anne avec la naissance de Samuel. Mais nous devons aussi nous rendre compte que Dieu ne changera peut-être pas nos circonstances. Paul a prié trois fois pour que Dieu fasse disparaître une maladie qu'il décrivait comme une « écharde pour la chair ». Le Seigneur a répondu à sa prière tout aussi clairement qu'Il a répondu à la prière d'Anne. Sa réponse était la suivante : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans l'infirmité. Je me glorifierai donc très-volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance du Christ demeure sur moi » (2 Corinthiens 12:9).

Anne était encore sans enfant lorsqu'elle a quitté la maison de Dieu, mais elle n'était plus triste. Elle avait placé tous ses besoins sur le trône de la grâce. Dieu allait lui répondre par un enfant remarquable. Paul a également déposé ses besoins sur le trône de la grâce. Il était satisfait que Dieu ne lui enlève pas sa maladie, mais qu'Il l'utilise pour manifester Sa grâce. Ce sont des leçons profondes. Elles nous façonnent en tant que les personnes que Dieu veut que nous soyons, et elles nous rendent plus semblables au Christ. Anne était en paix et Paul aussi, parce qu'ils avaient été en présence du Dieu de paix.

Gordon D Kell