Le fardeau de l'amour

« …et [il] s'approcha et banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin ; et l'ayant mis sur sa propre bête, il le mena dans l'hôtellerie et eut soin de lui. Et le lendemain, s'en allant, il tira deux deniers et les donna à l'hôtelier, et lui dit : Prends soin de lui » (Luc 10:34-35)

Il était une fois un haut fonctionnaire qui recevait souvent des invités importants venant de pays étrangers. Une fois, l'invité principal était un diplomate français. Le fonctionnaire avait également invité son propre père, un homme pieux. Au cours de la soirée, alors que les invités se mêlaient et discutaient, le fonctionnaire remarqua que son père était en grande conversation avec le diplomate français. Il les rejoignit et découvrit que son père parlait au prestigieux invité de l’âme de ce dernier. Le fils s'empressa de trouver un prétexte pour éloigner le Français. Quelques semaines plus tard, son père mourut. Sur la tombe, le fils regarda les fleurs et les nombreuses cartes qui exprimaient l'importance que différentes personnes accordaient à l'accompagnement spirituel de son père. Il est tombé sur une magnifique gerbe de fleurs accompagnée d'une petite carte sur laquelle on pouvait lire : « À l'homme qui a pris soin de mon âme ». Cette carte était celle du diplomate français.

Dans le Nouveau Testament, le soin (porté à quelqu’un ou quelque chose) s’exprime de deux manières. L'une d'elles est l'inquiétude. C'est le genre de souci que Jésus a identifié dans la vie de Marthe : « Marthe, Marthe, tu es en souci et tu te tourmentes de beaucoup de choses » (Luc 10:41). Ce sont ces soucis qui l'ont détournée du Sauveur. Et ce sont ces mêmes soucis que Pierre nous demande de rejeter sur le Seigneur Jésus : « rejetant sur lui tout votre souci, car il a soin de vous » (1 Pierre 5:7).

L'autre façon dont le soin est exprimé est celle d'un intérêt vigilant, sincère et réactif. Nous voyons cette attention semblable à celle d'un berger dans la deuxième lettre de Pierre : « mais je m'étudierai à ce qu'après mon départ vous puissiez aussi en tout temps vous rappeler ces choses » (2 Pierre 1:15). À la fin de sa vie, Pierre était aussi pleinement engagé en tant que berger spirituel que lorsque le Seigneur l'a appelé pour la première fois à paître le troupeau de Dieu. C'est ce genre d'homme qu'était le père dans notre histoire du début. Dans l'histoire du bon Samaritain, le Seigneur Jésus décrit Sa propre prise en charge des égarés en ces termes : « …et eut soin de lui » (Luc 10:34), et Il parle de la responsabilité qu'Il a confiée à l'aubergiste : « Prends soin de lui » (Luc 10:35). Dans cette belle histoire, le Seigneur Jésus exprime Sa sollicitude pour les égarés et Sa sollicitude continue pour nous lorsque nous avons été « retrouvés ».

Le Seigneur veut que Son ministère d'assistance soit évident dans nos vies. Il veut que nous prenions soin des âmes de nos voisins et du peuple de Dieu. Paul parle de sa sollicitude pour toutes les assemblées en 2 Corinthiens 11:28, et il écrit à propos de Timothée : « je n'ai personne qui soit animé d'un même sentiment [avec moi] pour avoir une sincère sollicitude à l'égard de ce qui vous concerne » (Philippiens 2:20). Il est intéressant de noter que dans ces versets, il utilise l'expression « sollicitude » dans le sens d'un fardeau. C'est le fardeau de l'amour que le Seigneur a porté, et c'est le fardeau que, par Sa grâce, Il veut que nous portions.

Gordon D Kell