La grâce de Dieu dans l'isolement

« Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur : encore une fois, je vous le dirai : réjouissez-vous. Que votre douceur soit connue de tous les hommes ; le Seigneur est proche ; ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces ; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus » (Philippiens 4:4-7).

Il est difficile de faire le lien entre l'isolement et la joie. Mais Paul le fait. Il a écrit sa lettre à l'assemblée de Philippes environ vingt ans après que Silas et lui ont passé la nuit dans l'obscurité de la prison intérieure de Philippes. Ils avaient été battus, leurs dos étaient douloureux et saignaient, ils avaient les pieds dans les carcans. Ils étaient punis pour avoir fait le bien. S’il y a jamais eu un moment pour désespérer et douter de Dieu, il semble que ce fût ce moment. Mais à minuit, dans les heures les plus sombres, Paul et Silas ont prié et chanté les louanges de Dieu. La prison fut remplie de leurs joyeuses louanges, et tous les prisonniers les entendirent. Le tremblement de terre qui suivit conduisit à la conversion du geôlier de Philippes, et cette nuit-là, dans la maison du geôlier, Paul et Silas s'assirent avec leur nouveau frère en Christ. Le geôlier au cœur dur s'est transformé en l'homme le plus doux qui soit. Il a exprimé la réalité de son salut par l'amour qu'il a manifesté à Paul et Silas en pansant leurs blessures et en leur offrant un repas, et en se réjouissant avec toute sa maison. J'aime à penser que, lors de la lecture de la lettre de Paul à l'assemblée de Philippes, le geôlier philippien et sa famille, ainsi que Lydia et l'esclave, étaient assis, des larmes de joie coulant sur leurs visages en se rappelant comment l'amour de Dieu avait transformé leur vie. Mais d'où est-ce que Paul écrivait-il cette épître ? Il écrivait depuis une autre prison, lors d’une incarcération plus longue. Pourtant, la joie continuait à remplir son cœur. Une joie qu'il voulait partager et dont il parle dans chaque chapitre de son extraordinaire lettre.

Il est stupéfiant de réaliser qu'une grande partie du Nouveau Testament a été écrite en prison et dans l'isolement. Lorsque les ténèbres, et l'isolement qu'elles entraînaient, envahissaient le pays d'Égypte, nous lisons que le peuple de Dieu « eut de la lumière dans leurs habitations » (Exode 10:23). L'isolement peut être une source de solitude, mais il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi. Il peut être un lieu où nous apprenons la proximité de Dieu, ainsi que la joie et les opportunités qu'elle apporte. Lorsque Saul de Tarse a rencontré Jésus et a été aveuglé par Sa gloire, il a commencé sa vie de disciple dans l'isolement de la cécité en disant : « Que dois-je faire, Seigneur ? ». Ce désir de servir ne l'a jamais quitté. Il n'a jamais considéré les circonstances auxquelles il était confronté, même en prison, comme une limitation. C'étaient des occasions données par Dieu de servir et d'honorer le Seigneur. Paul n'a jamais cessé de demander : « Que dois-je faire, Seigneur ? »

Ainsi, Paul est un exemple pour nous, qui pouvons déposer devant Dieu notre isolement et notre solitude. Nous pouvons nous présenter devant Dieu dans toutes les circonstances auxquelles nous sommes confrontés et poser la question que Paul a posée : « Que dois-je faire, Seigneur ? » Nous pouvons ainsi découvrir la volonté de Dieu et la grâce qu'il nous donne pour l'accomplir. Et nous trouverons aussi la joie qui découle d'un tel cheminement. Le Seigneur veut que notre expérience avec Lui et les uns avec les autres soit une expérience joyeuse : « la joie de l'Eternel est votre force » (Néhémie 8:10).

Gordon D Kell