Idolâtrie

« Petits enfants, gardez-vous des idoles. Amen »
(1 Jean 5:21).

Hier, à la maison, nous avons fini de lire la première épître de Jean. L'apôtre termine sa lettre par ces mots : « Petits enfants, gardez-vous des idoles ». C'est une façon inhabituelle de terminer une lettre dans le Nouveau Testament et cela démontre que Jean, en tant que vieil homme approchant de la fin de la vie, était profondément préoccupé par le problème de l'idolâtrie.

Il commence par l'expression « petits enfants ». C'est celui qu'il utilise dans chaque chapitre sauf le premier. Le terme, toujours utilisé au pluriel, est celui de l'affection qu'un enseignant utilise pour tous ceux dont le bien-être est sa préoccupation constante. Les thèmes de l'amour, de la lumière et de la vie rayonnent à travers les écrits de Jean. Et il commence sa lettre en partageant son expérience du Christ avec ses lecteurs. « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, et ce que nos mains ont touché, concernant la Parole de vie » (1 Jean 1:1). Jean était l'un des trois disciples avec Pierre et Jacques qui avaient une relation spéciale avec le Seigneur. Il les a choisis pour être avec lui lorsqu'il a ressuscité la fille de Jaïrus. Ils étaient avec lui sur la montagne de la transfiguration et dans le jardin de Gethsémané. Il est frappant que nous ayons les trois thèmes de Jean dans ces trois événements. Tout d'abord, le Seigneur a donné la vie à la fille de Jaïrus en disant : « Petite fille, je te dis, lève-toi » (Marc 5:41). Sur le mont de la Transfiguration, Jean a été témoin de la lumière glorieuse de la personne du Seigneur : « Il a été transfiguré devant eux. Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière » (Matthieu 17:2). Et dans le jardin de Gethsémané, il a été témoin de la profondeur de l'amour souffrant du Christ « Et étant à l'agonie, il priait plus instamment. Alors sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang tombant à terre » (Luc 22:44). Jean était à la croix quand Jésus est mort et a été témoin de l'effusion du cœur de Dieu.

A la fin de l'âge apostolique, c'était le ministère de Jean de rapprocher le troupeau de Dieu de son berger. Il voulait qu'ils connaissent et vivent en communion « avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » (1 Jean 1:3). Il n'avait permis à rien de prendre la place de Christ dans son cœur. Ainsi, il termine sa lettre par un tendre appel qui repose sur tout ce qu'il a enseigné à ses lecteurs sur la vie, la lumière et l'amour de Dieu. Jean comprenait le grand danger que les idoles présentaient à son époque et dans le futur. Non seulement les idoles de bois et de pierre, mais les idoles de soi dans toutes ses manifestations. La première idole, qui captura le cœur d'Acan, n'était pas de l'argent et de l'or, mais « un beau vêtement babylonien » (Josué 7:21). Au seuil de la terre promise, Acan fut consumé par une idole qui le ferait paraître remarquable, un beau vêtement babylonien. Israël a été sorti de l'esclavage en Égypte et finalement emmené en esclavage à Babylone. Il n'y a aucune preuve qu'Israël ait recommencé à adorer de faux dieux lorsque Dieu les a ramenés dans leur pays. Mais Jésus vivait dans une nation où l'idolâtrie de l'autosatisfaction, de l'auto-indulgence, de la religion, de la politique, du compromis, de l'orgueil de la place, du pouvoir et de la convoitise était endémique. Le monde n'a pas changé. L'idolâtrie prospère toujours et elle commence dans nos cœurs. Jean a vu son danger à son époque et a prévu sa menace constante pour le peuple de Dieu. Ses paroles ne doivent pas être oubliées.

Gordon D Kell