Amitié Chrétienne

« Tu sais ceci, que tous ceux qui sont en Asie, du nombre desquels Phygelle et Hermogène, se sont détournés de moi. Que le Seigneur accorde sa miséricorde à la maison d'Onésiphore, car il m'a souvent consolé et n'a point eu honte de ma chaîne ; mais arrivé à Rome, il m'a cherché avec beaucoup de zèle et m'a trouvé. Que le Seigneur lui accorde d'obtenir miséricorde de la part du Seigneur en ce jour-là, et tu sais très bien combien de services il m'a servi à Éphèse »
(2 Timothée 1:15-18)

Vers la fin de la vie de Paul, vous avez un aperçu de la valeur qu'il accordait à ses amis, en particulier dans le dernier chapitre de sa dernière lettre à Timothée. Il y a un ami qu'il mentionne deux fois, une fois au début puis à la fin de son épître (1 Timothée 1:15-18, 4:19). Paul écrit au sujet de ces frères qui s'étaient « détournés » de lui, et il l'a ressentit profondément. Le Seigneur n'a pas l'habitude de se détourner de son peuple. Il se tient à nos côtés en toutes circonstances, surtout quand nous nous sentons seuls et aussi quand nous lui faisons défaut. Proverbes 17:17 nous enseigne, « un frère est né pour la détresse ». Malheureusement, nous pouvons souvent démontrer le contraire. En période de troubles et de difficultés spirituelles, les chrétiens peuvent être polarisés, se rassemblant sur les calottes glaciaires du légalisme et de l'autosatisfaction. Le Seigneur nous teste à travers l'adversité pour prouver que nous sommes « un en Jésus-Christ », et non pour nous disperser les uns des autres. Mais les Proverbes nous enseignent aussi « qu'un ami aime en tout temps » et « il y a un ami qui est plus attaché qu'un frère » (Proverbes 17:17, 18:24). Le Seigneur est l'exemple parfait de cet ami. Il nous aime toujours et personne n'est plus proche de nous. Cet exemple est celui que les chrétiens comme Onésiphore ont cherché à suivre.

Après avoir écrit sur le fait d'avoir été abandonné, Paul écrit immédiatement : « Que le Seigneur fasse miséricorde à la maison d'Onésiphore ». Certains commentateurs suggèrent qu'Onésiphore est peut-être mort et que Paul cherchait la miséricorde de Dieu pour sa famille. Mais il ajoute aussi : « Que le Seigneur lui accorde qu'il obtienne miséricorde du Seigneur en ce jour-là ». Paul parle de la miséricorde de Dieu en termes de présent et d'avenir. Dieu est riche en miséricorde (Éphésiens 2:4), et le Seigneur nous dit : « Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Matthieu 5:7). Paul, me semble-t-il, demandait que son ami miséricordieux et sa famille puissent toujours faire l'expérience de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Et Onésiphore expérimenterait la joie du miséricordieux obtenant miséricorde le jour de la récompense à venir. Dieu n'est pas inattentif à ce que nous faisons en fidélité pour lui.

Il n'a pas été facile de trouver Paul à Rome. Mais son ami n'a pas abandonné. Dans Luc 15, le berger a cherché la brebis perdue jusqu'à ce qu'il la retrouve. Cet esprit de recherche ne se limite pas à l'évangélisation. Elle est également nécessaire pour soutenir le troupeau de Dieu. Lorsque les lions chassent, ils effraient les troupeaux pour exposer des proies jeunes ou faibles. Et d'exposer ceux qui sont seuls. Au sein du troupeau de Dieu, nous avons besoin de frères et sœurs comme Onésiphore. Des chrétiens qui ressentent la solitude et ont besoin de soutien là où parfois nous ne pensons pas que cela existe. L'apôtre Paul, endurci au combat, avait-il besoin de l'aide et de la compagnie d'amis ? Oui ! Il fait appel à Timothée pour qu'il lui rende visite rapidement avec Marc (2 Timothée 4:9), et il se souvient de la joie de voir Onésiphore. Le Seigneur apprécie un tel ministère, « quand est-ce que nous t'avons vu malade ou en prison, et que nous sommes venus auprès de toi ? » Et le roi leur répondra et leur dira : « En vérité, je vous dis: en tant que vous l'avez fait à l'un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l'avez fait à moi » (Matthieu 25: 39-40).

Gordon D Kell