Le bruit des eaux vives

« Je me retournai pour voir la voix qui me parlait. Et m’étant retourné, j'ai vu sept lampes d'or, et au milieu des lampes se trouvait quelqu'un qui ressemble au fils d'homme, vêtu d'une robe qui allait jusqu'aux pieds et ceint, à la poitrine, d’une ceinture d’or. Les cheveux sur sa tête étaient blancs comme de la laine blanche, aussi blancs que la neige, et ses yeux étaient comme une flamme de feu. Ses pieds étaient semblables à du bronze ardent, comme embrasés dans une fournaise, et sa voix ressemblait au bruit des eaux vives » (Apocalypse 1:12-15).

Les chutes de Trümmelbach dans la vallée de Lauterbrunnen, en Suisse, sont les plus grandes chutes d'eau souterraines d'Europe. Ils sont accessibles sous terre par un ascenseur et une série de galeries, de tunnels, de voies et de plates-formes. Chaque seconde, jusqu'à 20 000 litres d'eau coulent des glaciers de la Jungfrau jusqu'à la vallée. Le bruit est incroyable lorsque l'avalanche extraordinaire et continue d'eaux vives coule. Le bruit étouffe toutes les autres voix. Lorsque j'ai visité les chutes à la fin des années 1980 et que j'ai entendu cela, je me souviens avoir immédiatement pensé à Apocalypse 1:15. C'est une expérience que je n'ai jamais oubliée.

Lorsque nous contemplons les souffrances du Christ, nous entendons de nombreuses voix. Nous entendons les soldats armés qui ont arrêté le Sauveur. Les voix du Souverain sacrificateur, des scribes et des pharisiens s'élèvent dans une haine triomphante. Le roi Hérode ajoute sa voix de dédain et Pierre la voix du déni. Nous écoutons la voix de la foule dont le désir de la mort du Prince de la vie ne pouvait être étouffé. La voix de compromis et d'injustice de Pilate se fait également entendre, et par la suite, la voix persistante de la moquerie continuait jusqu'à la mort de Jésus. Mais la voix que nous entendons par-dessus toutes les autres est la voix du Sauveur. Ses douces paroles de pardon, de salut et de réconfort parlent à nos cœurs. Nous l'écoutons aussi exprimer l'agonie, le sacrifice, la victoire et la paix. Nous écoutons les profondeurs de l'amour divin dans les eaux calmes de la voix du Sauveur.

L'apôtre Jean était à la croix et a entendu le Sauveur parler. Il écrira plus tard : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, et ce que nos mains ont touché, concernant la parole de vie » (1 Jean 1:1). Et à la fin de la longue vie de Jean, exilé à Patmos, il « fut en esprit le jour du Seigneur » et il entendit une voix forte comme une trompette. Jean se retourna en réponse et vit Jésus-Christ comme il ne l'avait jamais vu auparavant. La vision était si bouleversante qu'il tomba comme mort. La Personne a parlé avec la voix comme une trompette (v.10), qui commandait à tous d'écouter. La même Personne a parlé avec une voix comme « le bruit de grandes eaux » (v.15). Il a fait taire toutes les autres voix. Alors Jésus s'adressa à Jean avec une douceur qu'il reconnut : « Ne crains point ; Je suis le Premier et le Dernier. Je suis celui qui vit, et j'étais mort, et voici, je suis vivant pour toujours. Amen » (v. 17-18).

La même voix du Berger rassemble son peuple pour adorer ce matin. C'est la voix qui a fait qu’il y ait la création et nous a donné la vie. Nous vivons à une époque où de nombreuses voix amènent les gens dans toutes les directions, utilisant souvent la religion pour confondre et faire mal. De nombreuses autres voix prétendent à plusieurs reprises répondre aux problèmes du monde sans référence à Dieu. Pendant ce temps, nous vivons pour le Seigneur et nous nous souvenons de notre Sauveur « jusqu'à ce qu'il vienne ». Nous attendons avec impatience le Jour du Christ et le « Jour de Dieu » lorsque Sa voix seule sera entendue et que le pouvoir de guérison de ses « grandes eaux » sera universellement connu.

Gordon D Kell